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Dernière frontière

    Te souviens-tu de cette sauvage brûlure grisante Ventre qui se frotte aux hasards de l’existence Frémissant devant les aventures avenantes Aléas du ciel et les caprices de la chance ?   Ces regards sanguins qui perdaient toute la raison De tes sens en éveil reniflant les chimères Ivres de se coucher enfin au bras des saisons Dans le moindre interstice accueillant de la terre   Des rencontres par le regard rendues possibles Par ton œil sans nuances tant de rêves comestibles Que les heures du temps ont avalé à ta place Affamant tes lèvres inutiles qui perdent la face   Parfois surnagent encore de frêles pâmoisons Le spectre d’une mamelle que ta bouche voudrait traire Fugitives collines callipyges à l’horizon Cœur et âme résignés soumis à l’arbitraire   Fugace réminiscence de tes printemps fanés Tu n’as plus faim d’éternelles crevasses provisoires Où plonger ta petite mort le temps d’un soir La grande, la vraie, tu l’aperçois déjà pl

Gouérou

  Ici n’est pas qu’une plage mais le berceau d’une tribu Notre histoire se mélange au sable et aux rochers Dans le granit du Gara Gurun sont gravés la fin et le début Sur la falaise la mémoire familiale accrochée   Photo dans les bras de ma mère, nourrisson Ici dans le goémon bat le cœur de Lampaul Premiers pas dans l’eau, premiers frissons Avec mon père premières parties de football   Terrain vague de mes aventures imaginaires J’ai bâti des cathédrales de rêves Avec la mer et le vent pour partenaires L’océan m’a tout appris et j’étais bon élève   Ici tout s’invente et se réincarne J’étais chevalier du roi Arthur Blason de coquillages, un bout de melkarn Et me voilà armé de l’épée Excalibur   Je me prenais pour Colomb ou Magellan Souverain auréolé d’une couronne de goélands Serviette de bain en éponge pour habit Je devenais sur le sable Lawrence d’Arabie   De surprises cette plage n’a jamais été radine Ici à Porz-land un congre m’a

2023

  Je vous souhaite   Que le sang de vos plaies coagule Pour ne laisser que des cicatrices élégantes Des aurores à faire pâlir tous les crépuscules Après des nuits de satin turbulentes   Les yeux poignardés par des arcs-en-ciel Et de l’or plein vos paysages Le baiser des matins heureux sans pareils Laissant sur vos joues un doux tatouage…   Que vos cils s’allongent pour balayer l’horizon du regard En un pinceau aux couleurs de vos espérances Et dessiner les contours de votre vie en œuvre d’art Pour ne plus laisser au destin aucune chance   Domestiquer vos regrets dans la cage dorée de l’oubli Laisser les remords aux oubliettes de la mémoire Apprivoiser les cauchemars qui hantent vos nuits Pour en faire par magie des rêves d’espoir   De voyager sans avion ni fusée Au plus près de nouveaux ciels Afin de vous faire transfuser Des paillettes d’étoiles et d’étincelles…   Pour un voyage exotique, nul besoin de dromadaire Explorez donc

Tsar Wars (Ultimatum à M. Poutine)

  Les poètes du monde gribouillent à perdre haleine Demandant le retrait immédiat des forces russes de l’Ukraine ! (Les membres du groupe envoyèrent cet ultimatum osé Par téléphone après un apéro bien arrosé)   S’adressant d’égal à égal, l’un de nous menace Poutine Tsarevitch minuscule, vous n’êtes ni Lénine, ni Staline ! Je vais vous donner une leçon, et vous jeter au bagne J’ai derrière moi tous les agriculteurs de Bretagne, Avec 1000 tracteurs, et plus de 400 moissonneuses-batteuses, Ils sont prêts à marcher sur Moscou pendant leurs heures creuses ! » Eclat de rire de Poutine qui répond : nous avons 20 000 chars Pour vous attendre, petit vantard ! (Les poètes raccrochent, se consultent puis rappellent Poutine :)   J’ai un ami qui a un ULM renchérit une amie poétesse Nous arrivons au plus vite vous bombarder les fesses ! Poutine : J’ai 4000 avions de chasse prêts à décoller Espèces d’amateurs, arrêtez de me faire rigoler ! (Les poètes raccroche