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Affichage des articles du août, 2021

Chère rasade

    J’aime les soirs d’Orient où s’évadent les certitudes Qui dorment entre des croissants de lune parenthèses Les étoiles soyeuses bercent alors mes solitudes D’un souffle doux quand mes blessures se taisent   Trinquons, chère rasade, à mes mille et un ennuis Noyons les chagrins et les tourments de mon âme Partons en croisade contre les remparts de la nuit Viens brûler mon gosier, nectar d’Omar Khayyâm   Mon royaume s’agrandit aux confins de l’ivresse Je commande une armée des sœurs de Cléopâtre Je suis Pharaon, je suis Darius roi de Perse Allongé ivre dans mon palais de carton plâtre   Trinquons, chère rasade, à la mort de nos idylles Des harems désertés par mon cœur Mamelouke Les larmes du Nil glissent sur la peau des crocodiles Khan al Khalili est fermé, où boire au souk ?   Le vin m’a rendu si grand que je suis d’attaque Ma seule peur est que la dernière carafe soit vide Pour pissotière je prends les colonnes de Karnak Et donne à

Egypte au printemps fané

    Dans le déluge barbare prisonnier des ornières J’ai gravé les nuages arides de mon regard Un cœur sur le pied boiteux et la jambe altière Les berges du Nil torturé comme quai de gare   Contrées avares de révoltes, destins inutiles Vivant chichement de l’usufruit du tombeau Avares de semailles quand les vallées sont fertiles Liberté avortée, vos martyrs étaient beaux !   L’eau qui irrigue la plaine brassera le sang Coulé au nom de futiles souvenirs splendides Encore on bourrera les urnes par peur du vide   On a trahi le sacrifice des innocents En vendant notre âme aux bourreaux pour le supplice S’agenouillant devant un ciel pourtant complice