Le lointain est ma demeure
J’ai fui mon pays aux abominables frontières Qui met des serrures aux innocents paysages Avec juste une clé de sol pour ouvrir la terre Et je suis devenu citoyen du voyage J’aime les ailleurs pourvu qu’ils soient surtout devant Le regard sur des horizons aléatoires Fils du soleil vagabond aux semelles de vent Dans la déchirure des sentiers jubilatoires Tel un palais aux colonnes d’ajoncs sur les berges La rivière reflète mon visage, moqueuse vitrine Ce soir je dormirai dans la grange d’une auberge Pour oreiller une serveuse à large poitrine A défaut de dîner d’une accueillante bouche Dont mon gros ventre affamé ferait ses délices Je grignoterai une fleur, assis sur une souche Avec le sel de la vie comme unique épice…