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Affichage des articles du septembre, 2022

Box

          Souliers vernis sur le costard cravate                        Maison bien rangée serpillère essorée Cheveux bien peignés, raie au milieu                      Rideaux propres pendent aux fenêtres La belle montre avec rubis qui épate                       Odeurs de lavande et parfums de forêt Teinture évidemment pas faire vieux                        Assiettes empilées la vaisselle est faite     La haie du jardin taillée au cordeau impec            Bibliothèque jamais lue par ordre alphabétique Pas un gravillon de l’allée sur les pelouses            Fringues à peine portées repassées au pressing Feuilles mortes bien entassées en tas secs             Anti-dépresseurs pour étayer la vie dramatique Arche du porche d’architecture andalouse            Pour la forme tous les dimanches, petit jogging     Et où est l’étagère à pitreries, le coffre à farfelu Quelle place y a-t-il pour les rêves et la fantaisie La beauté de la vie c’est pas dans l’or

Voyager nu sans bagages sous les soixantièmes rugissants

            Dans les entrailles des mirages hébergés au fond des yeux L’aigle de l’envie a fait son nid loin des rêves de l’horizon Voyager loin de ce pays sans foi ni loi au destin capricieux Où meurent les soleils sans sépulture ni même une oraison   Partir au firmament des rêves, frêles frontières effilochées Puiser dans l’expérience les gouttes de mémoire suffisante Pour étancher la soif d’espoir dans nos caboches amochées Et dans le sillon des abattoirs de la conscience vieillissante   Immoler la peur sur l’autel du vent aux moissons aléatoires Des nuits aussi naïves que nos vingt ans aveugles de désirs Nargueront les menaces de l’aube quand s’évanouit le noir Qu’il ne reste que quelques fragments de ciel qui soupirent   Nous glanerons dans chaque silence les vérités trop cachées Et dans le mutisme des yeux savourerons la parole de l’âme Du pays où l’on ne meurt presque pas continuant à chercher     Dans le chant de l’univers la mélodie digne

Confessions d’un clown

  Très tôt à peine têtard sur les tréteaux mon avatar Prenait ma place de menteur en scène calciné Mon nez rouge de clown cachait, pataud, mes tares Ma magie c’était mon prestige d’agitateur forcené   Ainsi lutte l’insolite insolent dans l’insoluble solitude Face à la réalité de la vie banale et ses tortures A force que les faits blessent le badinage artistique est devenu habitude As de la gaudriole j’ai inventé la science-fission avec mes fêlures   N’écoutant pas les gens importants, faisant la sourdine aux huiles je badine Moi qui honore les modestes et au sud les mots d’ouest Je fais l’absurde oreille, sème l’anarchie dans les lettrines Mes bons mots moqueurs sont du baume au cœur autant que mes gestes   Tueur à gags, mes maux ont dépecé ma bien-pensance Je me gausse comme un gosse, c’est mon négoce, mon fonds de commère Un boute-en-train qui s’égare sur ses railleries intrinsèques sans des fées rances On veut me mettre à la lourde parce qu’on m