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Affichage des articles du octobre, 2021

Prophète au chômage

  Depuis longtemps j’ai déserté les inutiles batailles Avalant des étoiles pour éclairer mes entrailles J’ai mis des lambeaux de cœur bout à bout Pour franchir à gué les torrents de boue   J’ai mis des échasses aux souliers de mes rêves Et j’avais la ciguë au bord des lèvres Sans réussir à piétiner mes colères frileuses Manquant d’imagination pour entrevoir une fin heureuse   Je dilue du lointain dans les yeux du rivage Je construis des radeaux pour mes futurs naufrages La nuit cannibale a faim de souvenirs C’est de ma mémoire qu’il faudra la nourrir   Cultivateur d’arc-en-ciel au Sahara J’ai dû les irriguer de mes larmes faute d’oasis Mes semailles d’équinoxes sont mortes du phylloxéra Et ma moisson d’orgueil ignore la catharsis   Et mes poèmes fraternels ont prêché la bonne parole Cachant sous ma casquette les épines et mon auréole Les hommes sans foi m’ont traité de vulgaire poète Ignorant que j’étais le dernier des prophètes….

H comme inHumain

    Au commencement était l’Homme. Et comment-se ment-il ? L’homme était mat hier ; aujourd’hui il est matière. L’homme-atome à tomes. L’homme at home . Chez lui, il est le heaume d’une armure qu’il voudrait arme mûre contre les faiblesses quand les faits blessent, alors qu’il se voudrait arme honnie d’une harmonie.   Défense d’élire ses délires pour des lyres, ni même de lire l’élu de ses lunes sonores qui s’honorent de sa vérité sans virilité. L’homme. Un menteur vantard inventeur d’un monde éventé. Il amasse la masse de ses préjugés et de ses champs acquittés pour quitter sur le champ les vagues des airs d’un vague désert o ù le désir laisse à désirer, aussi futile f û t-il. Que vend-il quand il ventile en se vantant de multiples mutilés ? Son amour éteint celle dont l’étincelle rébarbative confie, sûre, qu’elle est confiture de rhubarbes hâtives. Philanthropique, il tisse, de fil en tropiques, une toile dont l’étoile fi

Le dompteur

    Depuis tout petit ils me fascinent et je les crains J’ai surmonté ma peur pour les dresser D’abord pour épater les filles et frimer devant les copains On n’y arrive pas au premier essai. Je claquais des doigts et je les alignais La main tremblante je les soumettais à ma volonté J’étais curieux des espèces rares et exotiques J’allais les chercher aux quatre coins du monde Pour les apprivoiser du regard Pétrifié quand ils montraient les crocs Il y en avait des doux et des féroces Des récalcitrants qui me résistaient Mais je les confrontais dans une épreuve de force Bien en rang, serrés, obéissants Les remettant ensuite en cage Par la force du langage. Ils étaient censés être mon gagne-pain On ne peut pas dire qu’ils ont fait ma fortune. Puis un jour j’ai décidé de les libérer De renoncer à les faire obéir Je vis toujours avec eux, mais pas en maître Ils rentrent par la porte, sortent par la fenêtre Comme bon leur semble On n’apprivo