Au carrefour de ton sourire
A qui s’adressait-il, ce sourire hors d’atteinte, Blond comme les Espagnoles quand elles sont teintes, Qui m’a transpercé sans m’apercevoir Comme un rayon de soleil qui poignarde la brume Une météorite lacérant le ciel tel un rasoir Une brise caressant le nuage léger comme la plume ? Il galopait sur l’écheveau de mes pensées indicibles Ignorant ce désir ardent dont tu étais la cible. Il s’échappait du coin de tes lèvres comme un délit de fuite Cherchant à enjamber la crête de l’horizon Et après une futile course-poursuite Son écho se cognait sur les cloisons. Son souffle me frôla par accident, sans intention préalable, Sans gratitude, ni haine, complicité ou compassion Sur des lèvres rouge sombre comme à l’automne les érables Ce sourire qui regardait fixement devant tandis que nous passions, Moi et mes illusions, avec notre flegme apparent… A quel souvenir plaisant était-il ancré Comme l’amarre d’un voilier ten...