Au carrefour de ton sourire
Blond comme les Espagnoles quand elles sont teintes,
Qui m’a transpercé sans m’apercevoir
Comme un rayon de soleil qui poignarde la brume
Une météorite lacérant le ciel tel un rasoir
Une brise caressant le nuage léger comme la plume ?
Il galopait sur l’écheveau de mes pensées indicibles
Ignorant ce désir ardent dont tu étais la cible.
Il s’échappait du coin de tes lèvres comme un délit de fuite
Cherchant à enjamber la crête de l’horizon
Et après une futile course-poursuite
Son écho se cognait sur les cloisons.
Son souffle me frôla par accident, sans intention préalable,
Sans gratitude, ni haine, complicité ou compassion
Sur des lèvres rouge sombre comme à l’automne les érables
Ce sourire qui regardait fixement devant tandis que nous passions,
Moi et mes illusions, avec notre flegme apparent…
A quel souvenir plaisant était-il ancré
Comme l’amarre d’un voilier tendue par le courant
A une raison tangible, ou bien rien de concret ?
Il s’est perdu dans la soif du paysage,
Desséché loin de ta bouche dans sa fugue fatale
Ce sourire qui semblait bégayer un langage
Ou cligner des yeux comme une rose éternue ses pétales.
Ce sourire qui descendait jusqu’à ta taille
Aux frontières du rêve et de l’idéal
J’aurais voulu le déchiffrer en braille,
Traduire son dialecte du bout de ma langue natale,
Y désaltérer ma solitude passagère
Ou ensemencer sa lumière…
Comme un visage assoiffé par l’exil,
Je me perdais dans sa contemplation
Je respirais ces lèvres qui ne battaient pas d’un cil,
Et j’enviais son ultime destination…
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