Confessions d’un clown

 


Très tôt à peine têtard sur les tréteaux mon avatar

Prenait ma place de menteur en scène calciné

Mon nez rouge de clown cachait, pataud, mes tares

Ma magie c’était mon prestige d’agitateur forcené

 

Ainsi lutte l’insolite insolent dans l’insoluble solitude

Face à la réalité de la vie banale et ses tortures

A force que les faits blessent le badinage artistique est devenu habitude

As de la gaudriole j’ai inventé la science-fission avec mes fêlures

 

N’écoutant pas les gens importants, faisant la sourdine aux huiles je badine

Moi qui honore les modestes et au sud les mots d’ouest

Je fais l’absurde oreille, sème l’anarchie dans les lettrines

Mes bons mots moqueurs sont du baume au cœur autant que mes gestes

 

Tueur à gags, mes maux ont dépecé ma bien-pensance

Je me gausse comme un gosse, c’est mon négoce, mon fonds de commère

Un boute-en-train qui s’égare sur ses railleries intrinsèques sans des fées rances

On veut me mettre à la lourde parce qu’on me prend à la légère

 

Big Brother censeur me dit sanglant, au contraire je suis chroniqueur cynique

Hétéroclite cénobite nyctalope circonscrit à la peau du snob

Un prince-type sans morale ni seins triples, concupiscant œcuménique

Critique dard certes, mais avec circonstances exténuantes quand je me dérobe

 

Quand le trash est dit, tout devient comme il dit

J’enseigne ma vérité pour sang franc dissous

Ma flute de pan fait taire leur pipeau sans crédit

Je prête à rire mais je donne à réfléchir même saoul

 

On parle de ma tristesse alcoolisée (de rhum) comme une dépression

On me dit stylé en vain au fil de ces pages

Je vois le verre à moitié vide : tout bu or not tout bu, telle est ma question

Alors s’entasse de l’effroi par manque de bol à l’étage

 

Je suis trop âgé hélas pour devenir agelaste

On voit en moi un cas nullard qui ne tient pas la distance

Pourtant j’ai fait des kilomètres avec mes mots laids néfastes

J’ai fait bonne figure de plaisant teint devant la souffrance

 

J’expose mon opinion car l’avis c’est mon refus de mûrir, ça agace

On traite de faux semblants la noirceur des vers du poète maudit

Au moins ai-je le courage de regarder la réalité en farce

Pour transformer mon enfer en parodie !

 

 

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