A peu près n’importe quoi sur environ pas grand-chose d’approximatif
Alizée, mon Alizée, tu as soufflé sur ma vie
Un vent de fraîcheur
Avec ton sourire de Mona Lisa tu as ressuscité l’envie
Rallumé mon cœur
Comme des braises qui s’embrassent
Et des flammes qui s’étreignent
Tu as percé ma cuirasse
Mis à genoux ma volonté souveraine
J’ai accroché ma veste et mon chapeau
Au pays lointain de ta peau
Mon cœur ventriloque murmure
Des mots d’amour que je ne connais pas
Mon ombre comme une boursouflure
S’accroche au sillon de tes pas
Où allais-tu quand tu rentrais tard
De chez ces copines imaginaires
Avec tes simagrées de canard
Entre ronde de nuit et onde d’ennui mortifères
Parfois tu ne rentrais qu’au matin
L’alibi ne fait pas l’aumône
Tu consolais distraitement mes chagrins
Déclarant que tu étais indépendante et autonome
Je me disais mieux vaut ternir que pourrir
Je tenais à toi comme la tonnelle de mes aïeux
En silence je me regardais souffrir
Sur tes frasques je fermais les yeux
Puis je suis tombé sur un message d’amour
De ton soi-disant cousin issu de germain
A mon avis plutôt issu de secours
Et t’as plaidé non coupable en lavant ta main
Ta messagerie était on ne peut plus explicite
C’était un vrai poulain à parole
Et apparemment un étalon de la bite
Tu m’as dit je mens, t’en es sortie par une cabriole
J’avais le choix entre la peste et le choléra
Je sais qu’il faut pas tout prendre au pied de la lèpre
Eméchée t’es montée sur tes grands cheveux, pleine d’embarras
Ça se bousculait au postillon ta salade de bruits
Ça faisait un bâillement que j’attendais tes serments venimeux
Tu m’as foutu à la porte, j’essayais de m’arbitrer de la pluie
De tes averses d’injures et de la rage de tes mots haineux
Alizée mon alizée, il est loin notre premier coup de foudre
J’arrive pas à analyser, lent comme une grimace
Ce qui a bien pu mettre le feu aux poudres
Je suis perdu à ton goût mais tu m’effaces
Tu moques mes défaillances de porcelaine
J’ai une extinction de joie en travers de la gorge
Je me sens comme Napoléon mort par acétylène
Ou comme un dragon terrassé par St Georges
Comme un fleuve, je ne suis pas sorti de la berge
Tu me laisses me dépouiller tout seul sur les chardons à dents
Têtard devenu bredouille, je broie du noir, je gamberge
Comme Monsieur Tout le monde, un citoyen lambada transparent
A tes yeux je suis devenu l’homme indivisible
Et toi tu es partagée
Ma peine est risible
Ça ne te fera pas changer
On m’a dérobé ton odeur,
Des goûts pillés
J’en ai vu de toutes les douleurs
Quand tu butinais les oreillers
J’hésite entre m’enfuir et discuter : mi-fugue mi-raison
On entendrait une bouche voler
J’essaye de cueillir une grappe de raison
Je ne bois même plus, je suis à Vitry, au lait
Alizée, mon Alizée, je me suis pris un vent
Tu n’as pas l’air de réaliser combien ça me gonfle
J’aurais dû me douter, je te trouvais blizzard pourtant
Toi tu prétends que je suis givré, savoure ton triomphe
J’ai subi ta pression à mots sphériques
Ton crachat breton rapide comme les glaires
Je m’éloigne entre les gouttelettes d’agneau, pathétique
J’affronterai la dépression sur mon lit vert
J’ai vraiment l’air con, gelé, apathique
Ton air de sècheresse trop austère me poursuit
Comme l’anti-cyclope des assauts désastreux
Tu m’as envoyé gibouler, c’est cuit
Je me traîne, piteux et ombrageux
Tandis que tu brilles par ton absence
Sur mon dos il pleut des cordes sauvages
Ça tombe bien dans un sens
Je pourrai me pendre aux nuages
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