Breizh Daviken


 

Quand le quartz de ton granit rose

Sourit au soleil timide venu sécher

Les larmes de sel sur les rochers

La marée déserte les galets, consacrant la métamorphose

Je sens ta boue couler dans mes veines

Le réconfort de tes bras s'ouvrir à mes peines

Tu es ma terre.

 

Çà et là les casemates où nous jouions enfants

Cicatrices d'un passé pourtant révolu

Les abers te fécondent et te mettent à nu

Tes falaises impudiques se donnent au vent

Creusant au creux des menhirs des berceaux pour les hommes

Pour que nous n'oublions jamais qui nous sommes

Tu es ma terre

 

Les fougères rousses recouvrent tes sentiers outragés

Là où jadis l'on se battit pour l'honneur des bigoudens

Pour que sous leur coiffe demeure l'âme d'une reine

Enterrés, nos dessins autonomes, pour mieux les moissonner

Tu nous auréolais d'un regard complice

Nous bénissant de tes tempêtes pour que notre lutte s'accomplisse

Tu es ma terre

 

Semée, labourée, polluée, irradiée sans rancune

Tu nourris tes enfants des fruits de ta chair

Mais, sauvage, tu refuses de te taire

Ta douleur hurle à la lune

Toi qui guidas mes premiers pas, tu n'es pas seule

Je serais à tes côtés face à ceux qui veulent

Tuer ma terre


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