Pêcheur de perles (à mon ami Patrick Musimu)
Mon destin aussi carré
Que la voilure de mon embarcation
Je cherche, moi aussi,
L’or du temps entre les requins hilares
Et le rêve que tu incarnes.
La Mer Rouge porte le deuil
De mes oreilles percées.
Autour d’elles le gris s’accroit
A chaque descente dans l’abysse,
La frontière entre la vie et la mort
Aussi mince qu’une bouffée d’oxygène...
Le partage entre la richesse et mon sort
Dépend de ta présence au creux de mes mains.
Les espoirs s’effilochent au gré
Des grains de sable.
Je poursuis ta forme ronde
Tu luis dans mon sommeil trop bleu
L’astre royal cuit les rochers
Sous les larmes rouges de mes pieds.
Les étoiles brillent maintenant sous mon crâne
Il ne me reste plus que quelques secondes
A peine assez pour remonter
Vers l’écume blanche de l’ennui.
Tu es à portée de mes doigts
Si je te possède je perds la vie
Si je renonce à toi
Je mourrai de ne t’avoir pas cueillie.
Une lame de fond m’éloigne
Tu danses dans les remous
J’emporte ton souvenir pour aller voir
Si les cieux sont faits d’ambre grise
Si les déesses te portent à leur cou.
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