Epique époque opaque
A mon avis on vit sans envie ensevelis sans équivoque
Sous les soucis, sans sous, sans sourciller, écervelés
Dans une épique époque opaque utopique qui divague et qui vogue
Vers des tropiques atypiques qui s’disloquent et qui craquent
Des fanatiques hérétiques évoquent des trucs ascétiques assez tocs
Ces loques frénétiques sans trac troquent leurs reliques
Contre des breloques et des trucs patraques
J’en ai ma claque de ces détraqués, de cette clique de macaques
Des ploucs à côté de la plaque qui nous expliquent
Cette épique époque opaque pathétique où y a pas d’éthique
Chaque manque de chic me choque
Faut du fric pour les frasques mais le fisc te traque
Des hippies en dreadlocks croquent les allocs des vioques
Les banques sont braquées par des branques baroques :
Des énarques macqués avec l’arnaque
Les riches comme des lâches s’arrachent de la ruche
Nous on s’accroche à la roche comme des mollusques
Faut pas qu’on craque, pas qu’on soit brusque,
Faut qu’on raque pour cette épique époque opaque mais pas que :
On vit en vitrine où on traîne sans gêne
Notre graine de gangrène où règne, c’est vital
Tout c’qu’on étale sur les réseaux soucieux
Sous cieux sidérants considérant le vide sidéral
Et si des râles grondent sur les grandes ondes
Qu’on s’enlise sans liesse et s’abaisse vers l’abysse
On s’dit qu’on gère à l’aise les germes du malaise
C’est pas Germinal, pas pire que si c’était plus mal
Pour les vrais mâles pas d’quoi s’faire la malle
La valise c’est la loose, si tu balises t’es pas balèze
Pas d’amalgame, on fait ses gammes
On reste dans l’game, fuck the fake
On reste aware, on reste awake, ouais mec, c’est le pacte
De notre épique époque opaque
La dictature dit qu’t’as tort, le moteur est dans l’dur
Y plus d’mentors y a qu’des menteurs à pied sans monture
Mais nos traces s’effacent, les espaces salaces passent à l’as
Hélas ça lasse, ton hélice est lisse jusqu’à l’os
Nos gosses au nez rose sont dans l’négoce de nos névroses
Sans emphase nos phrases en phase avec le naufrage
On risque la bourrasque : qui sème le vent récolte la trempette
Quelques larves lascives en bavent mais ça s’lave
On fera la lessive agressive en controffensive
Finies les missives inoffensives et l’attitude submissive
Marre de résister pour exister, faut qu’on vive en dedans
On montre les dents, on serre les gencives, gens civilisés !
Voici les barricades, on monte sur les remparts
On est sur le départ, on part à l’attaque
De cette épique époque opaque
L’éloquence sans élégance, manque de chance, n’est pas loquace
On tire la chasse et tout passe comme la pisse dans l’impasse
On prend la pose face au précipice, on trépasse, on est peu de choses
Qu’on se le dise, on est des marchandises
Marchant, pour ceux qui osent, sans masque vers l’overdose
On fabrique un monde immonde de bric et de broc
Sans excentriques, sans trique dans les frocs,
Un vent navrant dans le foc
Ça implique qu’on s’imbrique, qu’on s’explique
Mais ta vie, ton avis, on s’en moque en bloc
Etrange parabole, on te vole la parole
T’as compris la leçon : baisse le son
C’est pas sensas mais sans ça le sas qui t’tracasse
Se fracasse, la vapeur de la cocotte-minute finit avec les menottes
Et tu craches quelques quenottes
On dirige ta voix, ta rage, sur une voie de garage
On tolère pas ta colère solaire sur la voie publique
La République est pudique
Tes slogans étranges dans la fange la dérangent
Pour donner le change, on laisse passer l’orage
Puis les flics passent à l’attaque
Ça pique la matraque, y a du sang dans les flaques
De notre épique époque opaque
Mais tes mimiques, tes micmacs on s’en moque
Ton look de loque n’est pas invité au colloque
Fais tonner ton nez étonné : sens-tu enfin le fin parfum
De faim de boue comme un bout de malacie ?
Passe aussi par la pharmacie :
Tes épanchements ne serviront pas de bandage soyeux
Honnie soie qui mal y panse !
Tant pis pour les blés sûrs de la moisson
Ils seront fauchés par la misère et la boisson !
Damné c’est damné, se pendre c’est sang volé…
Manque de bol les flashballs t’ont à l’œil
Ton droit de regard à tous les égards est en deuil
Mets une rustine à ta rétine
Si les remous perdurent, si tu fais de la houle
Ils tireront dans la foule
Mais ta révolte finira comme un rat, seule dans son cercueil….
Eric Quintric-Divérrès, 10/09/2021
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