Age mûr

 


 

L’âge mûr est une oscillation subtile

Entre tentation et résignation

L’âge murmure, inaudible souffle sénile                       

Cette langueur menacée d’abréviation !                                              

 

Les lendemains sont des phénomènes inhabités

Les « avant » sont le grenier de la nostalgie

Eclairs de génie et fulgurances court-circuités

Les envies rebelles malheureusement assagies.

 

La jeunesse, hélas, est peu écologique

Car non recyclable et trop énergivore

Victime d’activités anthropophagiques

On ne se doutait pas que la vie était carnivore !

 

La matière s’efforce de rester digne,

L’esprit refuse de céder du terrain devant la décrépitude

Nous serons vendangés comme de vulgaires vignes

Etre vieux c’est d’abord, contre son gré, changer ses habitudes…

 

Le regard des femmes a fané sur nos printemps

L’instinct de chasseur s’incline devant celui de survie.

L’esprit et l’imaginaire bandent encore pourtant

Mais ses maigres élans ne sont pas suivis

 

La solitude est la seule vérité,

Malheureusement incurable

Il est l’heure de transmettre ce que l’on a hérité

Nos acquis chez le notaire, nos déboires notoires à qui diable ?

 

Un relent d’optimisme résiduel ne survivra pas

Face à la traîtrise du sablier

Ce siècle effacera la trace de nos pas

A peine nés, déjà oubliés !

 

Le temps ne nous laisse plus le temps de s’ennuyer

La mort est une fiancée ivre dont je fuis la promiscuité,

J’ai beau ignorer ses regards appuyés

Elle me poursuit avec assiduité

 

Comme une créancière intraitable réclamant son dû

Elle commence par me prendre les cheveux puis les dents

Adieu mon enfance, ma jeunesse perdues

Inéluctable kermesse où tous les numéros sont perdants.

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