Le dernier des mots est quand ?
Où sont-ils donc passés, les fiers voleurs de feu*
Grands bandits des bûchers, les pyromanes de l’âme
Qui jadis allumaient l’amour sous nos cheveux
Et incendiaient nos cœurs, en soufflant sur les flammes
Noyés dans l’océan, où ont-ils fait naufrage
Frêles esquifs fragiles, de tempêtes en dérives
Péris les capitaines, avec eux l’équipage
Corps et biens sous l’amer, sombrés les bateaux ivres
L’albatros est en cage, hélas faute de plumes
On a coupé les ailes, écrasé sous l’enclume
Les oiseaux dans le ciel et leurs rimes enfantines
Orpailleur de clarté dans la boue du réel
Je suis seul survivant, braconnier d’étincelles
Malgré tout je moissonne les aurores clandestines
*Pour Rimbaud, le poète est un « voleur de feu »
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