En apnée-gation

 


 

Scaphandrier des abîmes, explorateur de crevasses

J’ai flotté dans les moindres interstices de l’insurrection

En quête de renouveau tangible ou fugace

Traversé l’épreuve par le neuf, évitant de régler l’addition.

Dans l’écorce de l’oubli je sème la lumière

Je récolte le souffle des ébriétés approximatives

Le brouillard me dispense de paupières

Et m’épargne les déluges des plafonds à la dérive.

Pleure, mon fantôme, mon ombre, mon cadavre sursitaire

Je sais que les larmes ne guérissent pas le chagrin

Elles creusent le sillon des futures moissons adultères

De tes infidélités à tes convictions de gamin.

Tu as trahi celui que j’allais devenir, alors souffre en silence

Ou hurle aux épaves fraternelles une oraison révoquée.

Epure jusqu’à la rupture la renonciation de l’enfance

Et assume la grandeur trahie par les bourrasques de hoquets.

Consume l’illusion aveugle et sourde qui te tient lieu de gloire

Vodka thaumaturge pour apprivoiser les ambitions refoulées

J’ai élu domicile dans la baignoire qui me sert d’abreuvoir

En guise de glaçons quelques banquises, les seules à ne pas couler

Nul besoin de se mettre à sec puisqu’il va pleuvoir.

Le mal me guette : Parkinson ou Alzheimer ?

Qu’importe la maladie qui criera victoire

Je préfère renverser quelques gouttes de bière

Plutôt que d’oublier de la boire !

Scaphandrier du crépuscule, explorateur de l’ennui

Je plonge dans les profondeurs en habits sales

Avec l’illusoire prétention de m’élever au sommet de la nuit

Je trinque aux aurores déchues et au sommeil matinal.

Vous me raconterez le monde, puisque vous en êtes témoins

Il fait trop froid et trop vrai pour moi dehors

Je préfère l’écouter à mi-temps et de loin

Qu’il balbutie ses tentatives d’existence tandis que je dors.

 

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