Passager clandestin de l’éphémère
Qui avec l’âge viennent habiller
De crépuscule les frontières de l’imaginaire
Où je venais consoler ma solitude
Et tenter de lui faire oublier
Que la foule parfois est tortionnaire
Qu’elle impose sa vérité
Comme s’il n’y avait d’autre morale
Que celle des siècles d’erreurs !
Orphelin de pensée, je n’ai rien hérité
Ni religion doctrinaire, ni logique carcérale
Ma réalité change à chaque battement de cœur
Passager clandestin des évidences
Mon dogme est précaire, ma foi transitoire
J’ai bâti des royaumes d’illusion sur le sable
Pour donner aux étapes de ma vie une seconde chance
Ne pas être le troglodyte de mes trous de mémoire
Me désaltérer aux sources des croyances périssables
Et d’une rime en battement de cils
Un poème fugace, un alexandrin furtif
J’ai bricolé un abri précaire
Pour fuir les ouailles dociles
Qui vénèrent les barbelés qui les tiennent captifs
Je tolère les totems pourvus qu’ils soient éphémères
Il faudra s’affranchir du marbre et des cavernes
Où les moutons de prosternent devant des ombres
Et oser croire qu’un destin se tricotte dans l’émancipation
Je souris même à cette mort que je traite de baliverne
Je vis sans que sa menace ne m’encombre :
Elle sera courte avant ma prochaine résurrection !
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