Rivages à la dérive
Et déposé ma légende
Au creux des flots
Où la vague m’invente
D’autres naissances primitives
Le sable sur ma peau
Efface les caresses d’orties
Les barbelés ne sont plus que goémon
Les melkarns des barreaux franchissables
D’une prison à crâne ouvert
Les bateaux frileux sont restés au port
Et les goélands cachés dans le ventre des falaises !
Il n’y a que mes épaules
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Les rivages à la dérive
Accouchent de nouveaux horizons
Ma respiration liquide
Mue en scintillements revêches
Le rempart des mots se fissure
Au granit des envies refoulées
Reste le brasier des rêves
Que la marée viendra lécher
Et de ses remous me faire une sépulture
Où quelques chimères resteront accrochées
Comme des berniques fraternelles infrangibles
Mon squelette rejeté par l’écume
Blanchit sur une grève :
L’eau salée ne guérit pas les plaies
Elle crevasse les blessures
Il faudra apprendre à respirer sur terre…
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