Rivages à la dérive

 


J’ai sabordé mon radeau d’échardes

Et déposé ma légende

Au creux des flots

Où la vague m’invente

D’autres naissances primitives

Le sable sur ma peau

Efface les caresses d’orties

Les barbelés ne sont plus que goémon

Les melkarns des barreaux franchissables

D’une prison à crâne ouvert

Les bateaux frileux sont restés au port

Et les goélands cachés dans le ventre des falaises !

Il n’y a que mes épaules

Pour découvrir d’autres Amériques

Les rivages à la dérive

Accouchent de nouveaux horizons

Ma respiration liquide

Mue en scintillements revêches

Le rempart des mots se fissure

Au granit des envies refoulées

Reste le brasier des rêves

Que la marée viendra lécher

Et de ses remous me faire une sépulture

Où quelques chimères resteront accrochées

Comme des berniques fraternelles infrangibles

Mon squelette rejeté par l’écume

Blanchit sur une grève :

L’eau salée ne guérit pas les plaies

Elle crevasse les blessures

Il faudra apprendre à respirer sur terre…

 

 

 

 

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