Eve

 


Les ailes du matin

Ombrageaient mes yeux

Quand la lumière du repentir

Alourdissait mes paupières.

Au loin les cloches interpellaient

Ma conscience à la prière

Comme on sonne un domestique.

Dieu, qui de nous est là pour servir l’Autre ?

Laisse dormir le tombeau

Du Christ à Jérusalem

Nous inventerons d’autres prophètes

A la discrétion de nos besoins.

Cette nuit j’ai rêvé d’Eve

J’ai commis le péché originel

Mais c’est moi qui accouchais

Dans la douleur

De la douceur d’aimer

Sans regrets ni amertume.

Le sacrifice de la masculinité

Au profit de la sérénité,

Et celui de la jeunesse

Au profit de la sagesse.

De ses ongles aiguisés

Eve déchirait le voile

De l’horizon lourd d’interdits

Et défaisait la couche nuptiale

De ses draps de libertés

Pour révéler à notre descendance

Le pouvoir suprême :

Celui de n’obéir

Qu’à ses choix.

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