Fuir…
Et prétendent m’enseigner mon propre sang
Juchés sur mes épaules
Comme des contrebandiers de certitudes provisoires,
L’arrogance en bandoulière.
J’ai labouré ma chair
Pour y semer l’ignorance
En plus profond de l’os,
Pour cultiver l’oubli
Et noyer la culpabilité du savoir.
Fuir…fuir ailleurs, encore plus ailleurs…
J’ai ficelé leur science arrogante
Aux totems barbares
Avec les lacets de mes souliers inutiles
Depuis que je vais nu-pieds,
Mes talons rouges des noces avec les épines.
J’ai secoué ma tignasse
De tous les acquis, tous les privilèges
Au profit de l’intuition.
Fuir…vers les destinations hasardeuses…
J’ai sabordé la dernière balise,
Ecrasé la dernière boussole
Pour me faire alpiniste à main levée
Des cordillères de mamelons
Sur ma route assoiffée
Fuir… dans le sillage de la tornade
Enfanter le chaos salutaire
Pour m’inventer d’autres naissances
A la lisière de l’invisible
Calligraphier mon destin en pointillés
Exister par intermittences timides
N’etre qu’une esquisse d’humain
Le brouillon de moi-même
Avec la mort comme seule antidote
Au manque de savoir vivre.
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