Gamin

 


Je ne suis que le morne habitacle

La tanière sans hublot

Où la lumière est veuve,

De ce gamin résiduel

Qui squatte les ruines de mon corps.

Interdit de séjour au pays de la conscience,

Fatigué de ressusciter des soleils agonisants

Enfantés par le silence

J’entends les rires se taire

Dans les clapotis des rêves

A contre-courant des alizés.

Môme aux yeux couleur d’ecchymose

A l’enfance ceinturée

Je n’étais pas un vandale

Souillant des caravanes

Contre lesquelles les chiens étaient muets :

J’attaquais des diligences imaginaires

Comme un desperado romantique

Je ne volais pas les barques dans le port de Porscave :

Je réquisitionnais au nom des corsaires du roi

Des frégates contre l’envahisseur viking

Je bégayais des ciels perdus

Dans les remous de mes alibis jubilatoires

Je grignotais des quignons d’amour

Entre deux indigestions de mépris

J’ai cherché dans les bouquins

La foi qui délivre

Ils furent mon bouclier dérisoire

Car la sagesse fut tardive

Je suis cette demeure vagabonde

Où le mioche a survécu entre les orages

J’en ai levé de la fonte,

Pour devenir une armoire à glace

Un colosse

Aux pieds d’argile

Espérant laver la honte

Et j’héberge toujours ce pauvre gosse

Fragile

Qui cherche encore sa place

 

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