Tu m’as embarqué

 


J’ai vénéré l’étrave de ta croupe

Fendant le clapot des rêves

L’étendard de ta chevelure battait

Les flancs de l’horizon

Ou tes yeux se diluaient dans la houle

Où tes mains colonisaient l’écume

Et mon sillon s’évanouissait dans le souvenir.

Imprimée sur tes paupières

L’ombre des goélands appontés

Au bastingage des illusions perdues

Corps et bien

Soulageait mes brûlures.

Rire entre deux naufrages

Apprivoiser les récifs

Pour y amarrer quelques soupirs

Notre peau salée

Guettait le souffle salvateur

Dans la brise vespérale.

Et si derrière le zénith

On quémandait aux propriétaires du soleil

Quelques miettes de lumière ?

A peine une goutte de clarté

Dans les embruns de miséricorde

Pas d’illumination, non,

Juste une lanterne domestique

Une chandelle vacillante mais docile

En forme d’amour qu’on adopte

Comme un chat perdu

Errant parmi les sépultures de goémon

Une graine confiée au berceau du vent

Qui germerait entre les fêlures du ciel

Juste avant les crevasses

Ou plus rien n’est possible que le renoncement

A la lisière des faubourgs résignés de la solitude.

Usé par les cabotages rasant les roches

Mon mât de misaine avait soif d’escales guérisseuses

Entre la parenthèse de deux vagues

Le ressac du corps

A la merci du cœur

Seras-tu mon port d’attache

Quand remisé en cale sèche, voiles affalées

Il n’y aura plus de voyage que dans ton regard ?

 

 

 

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