Roman fleuve (Poème)
Ma vie a passé vite, comme un torrent
J’ai essayé d’apprivoiser les fulgurances
Dérivant tel un radeau dans le courant
Ai-je bien toujours su saisir ma chance ?
Cela n’a jamais été un fleuve tranquille
Bien souvent j’ai échappé au naufrage
Comme une fragile felouque sur le Nil
J’ai même parfois pensé au sabordage
J’ai navigué sans recours à la boussole
Suivant dans le ciel ma bonne étoile
J’ai prié Bacchus plus souvent qu’Eole
Avec le souffle des fées dans ma voile
J’ai parfois ramé quand c’était pas gai
J’étais une ridicule brindille à la dérive
Avais-je le choix ? Jamais je n’ai trouvé de pierres pour traverser à gué
Aucun pont pour aller m’ancrer à l'existence plus facile sur l’autre rive
J’ai déshabillé ma mémoire de tout port
J’ai fui tous les fils à la patte et cordages
Vivant enivré du voyage tel un météore
Loin des lois d’amour et ses abordages
Cœur sec mais gosier toujours humide
Voguant droit devant vers l’horizon
J’ai croisé le Sphinx et sa pyramide
Sans oser lui poser LA question
L’éternelle humaine énigme
Pourquoi ici ai-je vécu
Homme anonyme
Pour finir vaincu
Fleuve jadis fier
Devenu bientôt
Ruisseau
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