La parole assassinée
Que n’as-tu vu, McBeth, la forêt s’avancer, Mienne j’ai vu reculer jusqu’à l’exil, Elle n’est plus que cendres l’Armorique Semences perdues au vent des falaises, d’arbres pas assez Guère plus que le granit pour reboiser nos iles Nos peines sont rebelles, nos peurs anecdotiques. Rage : est-ce qu’on irrigue avec de trop violents orages ? Haine : est-ce que l’on prostitue le troupeau pour la laine ? Colère : faible est la lumière des éclairs et des tonnerres ! Orgueil : a trop vivre debout, des martyrs portons le deuil. Il était jadis des sentiers ombragés menant à Kerievel Une ombre salutaire auprès de la chapelle de St Egarec Sous le macadam meurt la bruyère nouvelle Ne vivons-nous que de défaites et d’échecs ? J’ai en bouche gout âpre et amer Lorsque je souhaiterais réminiscence du lait de ma mère Des accents faux et rances Du langage de France Il est dans ma tête des images d’Eden Que je ne sais décrire en mots maternels Des visions d’Adam le Cho...